Lyon, de notre correspondant.
Un véritable phénomène. Depuis son expulsion de Ramallah, José Bové voit sa cote exploser dans les cités. «Pour moi, c'est Jean Moulin. Un homme qui reste debout, qui dit non et résiste», assène Yamin Makri, porte-parole de l'Union des jeunes musulmans (UJM). Le leader de la Confédération paysanne a pu mesurer, hier soir, sa popularité croissante. Il participait à une réunion sur la Palestine à Vénissieux. Une ville où Le Pen et Mégret ont dépassé les 25 % des suffrages, dimanche.
Radicales. Il répondait à l'invitation d'associations souvent perçues comme radicales, mais qui savent mobiliser dans les quartiers populaires. Dans la salle, plus de 800 personnes, venues surtout des banlieues est et sud de Lyon. «Pour nous, Bové est un repère important, insiste Yamin Makri, coorganisateur. C'est peut-être un repère dérangeant pour certains, mais nous voulons le mettre en avant. Cela permet de faire émerger un sentiment d'appartenance nationale chez les jeunes issus de l'immigration.» Et, accessoirement, d'aider les associations qui l'invitent à Vénissieux à sortir de leur isolement communautaire.
Les premiers contacts ont eu lieu à Millau, en août 2000, lors du procès de José Bové pour le «démontage» du McDo. Quelques représentants du MIB (Mouvement de l'immigration et des banlieues) et de DiverCité (collectif d'associations de la banlieue lyonnaise) étaient venus faire connaissance. «On a rencontré des gens indépendants, qui ont eu l'humilité de nous d