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Libération

Dans le Sud, ils ont grignoté les esprits

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A Vitrolles et Marignane, deux villes gérées par l'extrême droite.
publié le 27 avril 2002 à 23h11

Vitrolles, Marignane, envoyé spécial.

Antifachos, ils ont déjà vécu tout ça. Se révolter, pleurer, hurler, manifester. Pourquoi ? Pour rien. Dimanche, l'extrême droite a fait 35 % à Vitrolles (Mégret, 17,9 %; Le Pen, 17,1 %). A Marignane : 39,8 % (Le Pen, 27,7 %; Mégret, 12,1 %). Dans la norme, ici. «Mais le cauchemar continue, dit Philippe Gardiol, porte-parole des Verts. C'est un peu désespérant. On finit par se demander si on va y arriver.» Son fils manifeste contre Le Pen, Gardiol trouve ça sympa, mais constate : «Des manifs, on en a fait des tonnes, depuis sept ans. Ça ne sert à rien. Juste à se donner bonne conscience. A oublier qu'on n'a rien fait avant. Ce n'est pas dans la rue qu'on battra l'extrême droite. Il faut un projet politique dans la durée.»

Crédibilité. C'est faute d'hommes et de projets qui s'y opposent que l'extrême droite s'est enracinée ici. A Vitrolles, mairie gagnée en 1997, la maire, Catherine Mégret (MNR), a été réélue ric-rac l'an passé, de 200 voix. La victoire était promise à la gauche, qui l'a laissé filer, en se déchirant et faute de candidat crédible. A Marignane, le mégrétiste Daniel Simonpieri (MNR), élu maire en 1995, a tout laminé l'an dernier, avec plus de 60 % au second tour. Là encore, il n'y avait personne de crédible en face. L'extrême droite gagne d'abord sur les erreurs et les manquements des autres.

«Il n'y a pas d'action cohérente, regrette Gardiol. J'en veux à tous les partis de gauche, y compris les Verts. Les appareils ne s'attaq