Ce n'est plus un casier, mais un bottin judiciaire que détient Jean-Marie Le Pen. Si la plupart de ses condamnations sanctionnent des propos racistes, sa «carrière» judiciaire a débuté par plusieurs interpellations consécutives à des virées nocturnes arrosées et des bagarres, dont on trouve la première trace le 29 avril 1948. En juin de la même année, puis en février 1950, il passe la nuit au poste pour avoir frappé le personnel de cabarets parisiens. Le 3 avril 1951, au lendemain d'une nuit de bagarre avec des étudiants de l'Unef, Le Pen pénètre ivre dans une église d'Aix-les-Bains où il insulte le prêtre, les fidèles et les policiers qui l'embarquent.
«Vive Hitler». Les premiers dérapages politiques remontent à 1963, lorsque Le Pen crée la Serp (Société d'études et de relations publiques), spécialisée dans l'édition de disques his toriques. Dès 1965, il est condamné pour «apologie de crimes de guerre» pour un disque de chants du IIIe Reich comportant des titres comme l'Hymne du parti nazi ou Vive Hitler. En 1971, deux arrêts de la Cour de cassation confirment cette con damnation. Ironie de l'histoire, Le Pen a assigné en 1999 sa fille Marie-Caroline, passée chez Mégret et qui gérait la Serp depuis 1992, lui réclamant 500 000 F (76 000 euros) qu'il avait investis dans la société.
Condamné plusieurs fois dans les années 70, Le Pen atteint un paroxysme verbal et subit ses plus lourds revers judiciaires dans les années 80. Le 20 octobre 1985, lors d'un discours à la fête Bleu-bl