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Libération

Jospin avec des pincettes

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Il a soigneusement évité d'évoquer Chirac.
publié le 27 avril 2002 à 23h11

Il a parlé. Ou plutôt rédigé un communiqué. Après cinq jours de grand silence, Lionel Jospin a fait savoir vendredi à 19 heures que les Français devaient «exprimer par leur vote leur refus de l'extrême droite». Le stylo du Premier ministre n'est pas allé jusqu'à tracer un appel plus formel à voter Jacques Chirac (lire ci-dessus). Autrement dit, s'il se résout à aller voter pour le président sortant, ce sera bien avec une pince à linge sur le nez.

«Voix qui compte.» Lors de l'annonce, dimanche soir, de son retrait de la vie politique, Lionel Jospin avait précisé qu'il ne ferait pas de déclarations publiques. Mais la pression est vite montée autour de lui. «Il est une voix qui compte», estimait vendredi Pierre Moscovici pour inviter le Premier ministre à s'exprimer. Le ministre délégué aux Affaires européennes semblait tout de même comprendre l'hésitation de son leader : «Jacques Chirac est le candidat d'une droite qui a eu et qui peut avoir demain des propositions d'alliance avec l'extrême droite.» Mais Moscovici précisait que, si Lionel Jospin avait de «bonnes raisons» de ne rien dire, il existait «un risque qu'elles ne soient pas comprises». Les pressions amicales étant souvent les plus irrésistibles, le Premier ministre n'a pas laissé plus longtemps ses amis socialistes désarmés multiplier seuls les appels à «faire barrage à Le Pen». «Jacques Chirac est un homme qui a fait la preuve dans sa vie qu'il refusait cette alliance [avec le FN], mais il n'y a pas que lui dans la dr