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Libération

«L'art est une solution individuelle, pas collective»

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Le milieu artistique refuse d'assurer seul la cohésion sociale, un rôle que le politique aurait abandonné.
publié le 27 avril 2002 à 23h11

L'image de Le Pen, superposée à l'ubue sque posture d'un Chirac sauveur de la démocratie, donne de sérieux frissons aux artistes, toutes disciplines confondues. Tantôt brocardés comme irresponsables nantis, tantôt assimilés à la gauche hautaine que le dernier scrutin semble avoir condamnée, ils appellent, dans un geste unanime, à la mobilisation dimanche au Zénith de Paris, sous l'impulsion d'une soixantaine d'organisations professionnelles de la culture et du spectacle.

Initiatives civiques

Certaines personnalités qui ont fondé leur réputation sur leur appartenance ou implication dans les quartiers en difficulté, multiplient les tentatives de mobilisation au vote. A la présidentielle de 1995, Akhenaton, du groupe IAM, proposait déjà que des bus aillent chercher les jeunes des cités pour aller les faire voter. A l'époque, tout le monde lui a ri au nez, ses collègues rappeurs les premiers : «L'idée, explique Akhenaton, c'était que, si les jeunes de quartier ne vont pas vers la citoyenneté, la citoyenneté vienne à eux. Plus tard, je me suis détaché de mon engagement politique, découragé par les critiques venues de mon camp. J'ai baissé les bras, et quand j'ai vu les résultats dimanche, je m'en suis voulu.» Pour le deuxième tour, il projette de distribuer dans les quartiers des cassettes vidéo réunissant une liste impressionnante de personnalités (foot, cinéma, musique) pour inciter les jeunes à voter et à s'intéresser à la vie politique. Kool Shen, de NTM, participera à cette ca