Le Pen est chez lui. Il n'a peur de rien. Ni de supposés entarteurs, ni des manifestants, ni «du syndicat général des mafias, des lobbies, des syndicats politiciens, économiques, culturels de tout poil». Vendredi, au cours d'une conférence de presse au Paquebot, le siège du FN à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), il est parmi les siens. Alors, il plastronne. Fardé outrageusement pour les objectifs, s'exprimant devant un fond bleu orné de la seule sentence «Le Pen Président», il use toujours des mêmes recettes. Celles qui font son succès et se résument à trois verbes : rassurer, se «victimiser» et attaquer.
D'abord, rassurer. A commencer par les pays voisins, en assurant qu'élu, il ne veut pas, finalement, sortir la France de l'Europe. Un changement de pied radical. Puis, répondant à une question de radio FG l'âge aidant, il a cru qu'il s'agissait de Radio Alger , le leader d'extrême droite a tenté de récuser l'accusation de raciste. Pensez donc : lui-même est marié à une «demi-Grecque» et les principaux membres mâles de son staff convolent également avec des étrangères. Après avoir évoqué jeudi les «camps d'internement» pour les étrangers expulsables, il assure désormais : «Je suis respectueux des femmes et des hommes de mon pays, même quand ils sont étrangers. Simplement, j'exige d'eux qu'ils respectent les lois et qu'ils se coulent dans notre moule national.» Et pour convaincre de sa «bonne foi» : «Je ne suis pas plus raciste que Tony Blair, qui ne veut pas que les immigrants