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Libération

«Où est l'insécurité au milieu des sapins?»

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Réactions autour des résultats, dans le train Besançon-Dijon.
publié le 27 avril 2002 à 23h11

Dreux, envoyé spécial.

La jeune beurette se balance au bout de son téléphone portable, sur un quai de la gare de Besançon (Doubs). Sac rose fluo et rigolade au bout du fil. «Putain, tu as vu le résultat des élections. Ça craint. T'as entendu les commentaires de ceux qui disaient "on va retourner en Algérie"? Ils disaient ça pour rigoler, hein ? Hein ? En même temps, les gens ont les chocottes.» Son train part. Les voies sont silencieuses. Une femme est assise sur un banc. Elle mange son sandwich en lisant Gala.

Traces. Devant la gare, Michel, 50 ans, prend le soleil assis dans son imposante Citroën bleu marine. Taxi bisontin, «voiture 22». Il se décrit «chiraquien mais pas RPR». Cet ancien policier, qui s'est déjà présenté aux cantonales, n'est pas du tout surpris par les résultats de dimanche. «C'est un vote sanction contre l'insécurité et la délinquance d'origine immigrée. En 1995, les gens avaient voté Chirac mais, une fois élu, il n'a pas eu le temps ou pas pu tenir ses promesses. Alors, dimanche, les Français ont préféré Le Pen, l'original, à Chirac, la copie, en matière d'insécurité.» Michel en est convaincu : «Si demain Chirac applique son plan sur l'insécurité, on sera sorti d'affaire. Sinon, la prochaine fois, Le Pen sera à 25 %.»

A 12 h 20, le train régional n° 894240 part de Besançon. Une allure d'omnibus jusqu'à Dijon. Des sièges en skaï orange ; une odeur de tabac froid et des vitres couvertes de buée même en plein midi. Daniel, 51 ans, et Daniel, 49 ans, sont chem