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Libération

C'est pas marqué le Front!

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Des facteurs de Tours refusent de distribuer des tracts FN pour les législatives.
publié le 30 avril 2002 à 23h13

Bloqué. Les prospectus des lepénistes resteront dans les locaux de la poste de Tours (Indre-et-Loire). Les facteurs CGT et leurs collègues de SUD PTT n'y toucheront guère. Ces milliers de missives en souffrance sont des tracts électoraux des futurs candidats du FN aux législatives, à ne pas confondre avec les plis légaux contenant les bulletins de vote Chirac et Le Pen, ainsi que leurs professions de foi, que chaque électeur recevra bien à son domicile. «On ne distribuera pas des propos racistes et xénophobes», explique un délégué CGT de Tours. Vendredi, les salariés des PNA (plis non adressés) du département ont voté à 70 % le refus de distribution. Ces employés sont très souvent contractuels très précaires, embauchés à la semaine ou au mois.

Par leur action, ces facteurs sont sur le fil du rasoir. Acheminer le courrier, c'est le devoir du service public. Mais ils ne sont pas seuls dans ce cas. Les postiers de l'Hérault, du Gard, de la Meurthe-et-Moselle font eux aussi ce qui s'apparente à une grève anti-Le Pen. En s'appuyant sur le code électoral et la réglementation postale, la fédération CGT (le plus important syndicat à la Poste) demande à tous ses syndicats de faire le même geste. Elle s'appuie sur la réglementation : «Dans les trois mois qui précèdent un scrutin, il est interdit de passer de la publicité politique apparente, argumente Jean-Yves Segard, responsable fédéral CGT. Or le visage de Jean-Marie Le Pen est apparent sur les plis.»

La Poste, qui a passé un contrat