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Libération

Labo antifasciste à Toulouse

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La gauche se résout à voter Chirac et songe à sa refondation.
publié le 30 avril 2002 à 23h12

Toulouse de notre correspondant

C'est d'abord au grand-père espagnol que le secrétaire fédéral du PS ou l'animatrice PCF du Mouvement des femmes au Mirail ont pensé au lendemain du premier tour. La corne de l'antifranquisme n'a pas fini de pousser sous le Toulouse républicain. Avec ou sans album de famille, la gauche militante y recherche en tout cas la recette qui pourrait faire passer le goût du bouillon électoral du 21 avril. «Les Espagnols qui sont venus ici ont eu le courage physique de résister par les armes à Franco d'abord, aux occupants allemands ensuite. Je me suis dit que nous devions être à la hauteur.»

Maquis. Sans cet aïeul républicain de Tolède, le socialiste François Briançon, chargé des sections toulousaines, n'aurait peut-être pas si tôt réagi. Il s'était endormi dépité après le premier tour, avec l'envie de «laisser Chirac et Le Pen régler ça entre eux». Il s'est réveillé avec le sentiment que le PS était tout de même «dépositaire de cet esprit de résistance». Sylvie Torrès, elle, s'est dit dès le dimanche soir qu'elle ne pourrait «jamais plus repenser à [son] grand-père» si elle n'allait pas faire barrage à Le Pen le 5 mai. «Il avait 20 ans en 1945 quand il est sorti du maquis»... Elle estime lui devoir ce vote.

Voter Chirac est la dernière chose que les deux militants auraient pensé devoir faire un jour. Leurs états d'âme n'ont toutefois pas longtemps résisté à l'histoire. Laquelle ne fournit en revanche pas de solutions pour l'après-5 mai. «Ça discute dans