Une élection en cache toujours une autre et, tout en appelant ses troupes à voter pour Jacques Chirac le 5 mai prochain, le Parti socialiste essaie de préparer les élections législatives. Avec deux objectifs : offrir à l'électeur de gauche un programme qui marque que le message du premier tour, le 21 avril, a été entendu. Et s'arranger avec les partenaires de la «gauche unie» le nouveau nom de la gauche plurielle pour éviter, autant que faire se peut, les primaires destructrices.
Le chantier du programme a été confié à Martine Aubry, qui s'était déjà vu confier l'écriture du «projet socialiste» adopté par le PS fin janvier. Mardi dernier, lors d'un secrétariat national, François Hollande lui a fixé sa feuille de route : «Ni copie ni rupture.» Un «ni-ni» terriblement jospinien, qui résume la difficulté de l'exercice. Reprendre le programme présidentiel du candidat socialiste, c'est être sourd aux attentes exprimées par l'électorat de gauche. Mais trop s'en démarquer, c'est donner le sentiment de se renier. «On ne peut pas rejeter le bilan et tourner le dos à notre projet», souligne Vincent Peillon, porte-parole du PS.
Travail précaire. L'idée est donc de faire ressortir mieux qu'avant les «arêtes» du discours socialiste. D'une part, en valorisant ce qui ne l'a pas été assez dans le projet de Lionel Jospin : baisse de la taxe d'habitation, programme de destruction/reconstruction de logements. D'autre part, en apportant «deux ou trois inflexions», selon le mot d'un socialiste