Il a attendu le dernier moment. Vendredi, moins de trois heures avant la clôture de la campagne présidentielle, Valéry Giscard d'Estaing est sorti de son silence. «Il faut chasser les arrière-pensées ou les calculs trop compliqués. C'est dans cet esprit que j'appelle à voter pour Jacques Chirac, pour garder la France en l'Europe, en lui souhaitant de réussir à la moderniser», a déclaré le président de la Convention sur l'avenir de l'Europe qui n'a eu de cesse depuis un quart de siècle de s'opposer à Jacques Chirac. Ou qui l'année dernière encore avait fait la courte échelle à Lionel Jospin pour imposer le quinquennat.
Jacques Chirac, justement, qui pense aussi aux législatives, a profité de cette dernière journée pour aller sur le terrain. A Châlons-en-Champagne (Marne), il a dit «bravo» aux jeunes qui ont manifesté en masse contre l'extrême droite. Jean-Marie Le Pen a préféré, lui, tenir une conférence de presse au Paquebot, le siège du FN à Saint-Cloud, pour dénoncer un énième complot, cette fois, une «opération géante de fraude électorale» qu'il prévoit ce dimanche (lire ci-contre). Le candidat n'a pas commenté le jugement du tribunal de grande instance de Paris qui a ordonné le retrait immédiat des sites Internet du FN et du Comité Le Pen de neuf photos réalisées par l'AFP lors de la manifestation du 1er Mai et publiées sous la rubrique «la haine contre les patriotes». Dans l'après-midi, il n'a pas dû apprécier que plusieurs centaines de lycéens et collégiens de Rueil-Mal