Menu
Libération

Mission : législatives

Article réservé aux abonnés
Le Président s'est gardé de dévoiler hier le nom du futur Premier ministre.
publié le 6 mai 2002 à 23h21

Plébiscité par la gauche, Jacques Chirac peut dire un grand merci à cet épouvantail de Jean-Marie Le Pen. Réélu avec 82,1 %, selon les premières estimations de 20 heures, le chef de l'Etat n'a plus qu'une pensée, les législatives. «Action dans un esprit de rassemblement», a-t-il professé hier en se gardant bien d'annoncer qui serait son Premier ministre. «Action», mais hésitation depuis, tant la situation est complexe avec cette vague de gauche qui le ramène à l'Elysée.

Mission. «J'ai entendu et j'ai compris votre appel pour que la République vive, pour que la Nation se rassemble», a-t-il lancé dans sa première déclaration après sa réélection. Un discours qui fait écho à celuide Villepinte, jeudi dernier, où il avait assuré que «cet élan démocratique ne restera pas sans lendemain. Il nous oblige tous». Hier, il a été plus précis : «Ce choix m'oblige comme tous les responsables politiques». Le voilà rivé à cette promesse. Et aux premiers sondages indiquant que 49 % des Français lui font confiance «pour faire face aux principaux problèmes» contre 48 % (1), comme si l'état de grâce avait déjà pris fin. Ou aux premières projections sur le rapport de forces gauche-droite aux législatives dans six semaines.

Jusqu'à hier, Jacques Chirac avait une excuse pour ne pas dévoiler le nom du successeur de Lionel Jospin. Le faire avant les résultats aurait eu un effet désastreux sur la mobilisation du second tour et brouillé son message contre l'extrémisme. L'annoncer quelques minutes après s