La symbolique tient une grande part en politique. Jacques Chirac le sait. Et en joue. Ajoutez la chance, le pif, et ça donne cette Marseillaise sifflée par les nationalistes, samedi, pour la finale de la Coupe de France de football, le coup de gueule présidentiel, des excuses. Et en dessert, un «bien joué», décerné au chef de l'Etat par Dominique Voynet, la secrétaire nationale des Verts.
A peine réélu, le Président a su se démarquer, avec cette colère froide, de Lionel Jospin, qui, le 6 octobre, lors du match France-Algérie, n'avait pas quitté la tribune présidentielle lorsque l'hymne national avait été hué. La droite en avait fait un sujet de polémique. Jacques Chirac pouvait difficilement ne pas réagir. D'autant plus qu'il a axé sa campagne présidentielle sur le retour de l'autorité de l'Etat et, face à Le Pen au second tour, sur la défense «des valeurs essentielles de la République».
Crédibilité. Cette protestation lui permet de tourner le dos à la cohabitation et, surtout, de crédibiliser son discours. Ce dont il a bien besoin après un septennat raté en matière de promesses non tenues. Ses maîtres mots, lors du premier Conseil des ministres de son quinquennat, vendredi, ont été «action, autorité, unité». Un tri ptyque mis en pratique le lendemain au Stade de France. Preuve qu'au moins sur le plan symbolique il applique à la lettre le mot d'ordre de Jospin : «Je dis ce que je fais et je fais ce que je dis.» Sauf qu'en matière d'action, Jacques Chirac, chantre de «l'impunit