«Ce soir, c'est poulet yassa au menu. Le lion a bouffé le coq», rigole Aliou Sall, journaliste à Dakar. Dès le coup de sifflet final, une foule monstre a envahi les rues de Dakar. A bord de voitures bondées ou juchés à plusieurs sur des motos et des Mobylette surmontées du drapeau sénégalais, les habitants de la capitale ont afflué vers le centre-ville pour fêter la victoire historique. La plupart vêtus des couleurs nationales : rouge, vert et jaune. La foule a convergé vers la place de l'Indépendance, devant la Porte du millénaire et surtout devant le siège de la Présidence.
«Foule monstre». «L'ambiance est complètement folle, raconte Aliou Sall. Le président Abdoulaye Wade est sorti de son palais ; il fait le tour de la ville en voiture entouré d'une foule monstre.» «C'est une grande victoire pour le Sénégal, s'est félicité le charismatique président du «sopi» (le changement, en wolof). Tous ceux qui m'ont entendu savent que je ne suis pas surpris. Je savais que notre équipe allait gagner (...) Ce qui m'étonne, c'est qu'on n'ait pas marqué deux buts. Mais, aujourd'hui, avec cette victoire, les Lions peuvent rentrer. Une fois qu'on a battu le champion du monde, on peut rentrer. Mais je vais leur demander de rester, pour défendre les couleurs de l'Afrique.» Juste avant de se joindre aux festivités, Abdoulaye Wade a eu le temps de signer un dernier décret : la journée est fériée. «De toute façon, il n'y avait plus personne au travail», s'esclaffe Aliou Sall. C'est que certains