Briser le mur du silence, décrypter les «intentions cachées» de la droite, démonter le bluff du gouvernement Raffarin pour éviter que le scrutin législatif ne se réduise à «une formalité» accordant «les pleins pouvoirs» à Jacques Chirac : à une semaine du premier tour, François Hollande a mouillé sa chemisette, hier après-midi, pour secouer la torpeur de l'électorat. Dans la chaleur du Cirque d'hiver, à Paris, le Premier secrétaire du PS a exhorté environ 1 500 militants du Mouvement des jeunes socialistes (MJS) à prolonger le «sursaut républicain» de l'entre-deux tours de la présidentielle pour «faire gagner la gauche» les 9 et 16 juin.
Mauvais augures. Un mois après les grandes mobilisations anti-FN, le patron du PS a dressé un constat pessimiste. «Les leçons du 21 avril n'ont pas été retenues», a-t-il déploré en pointant du doigt le retour des facteurs qui ont causé le naufrage de Lionel Jospin : la «dispersion» à gauche provoquée par l'abondance de candidatures, «l'obsession thématique» de la droite, hier sur la question de la sécurité, aujourd'hui sur celle de la cohabitation, «l'effacement de l'enjeu» et la «fatalité du pronostic prononcée comme une évidence».
Cette fois, c'est la victoire de l'UMP qu'annoncent les augures. Une perspective que François Hollande s'est efforcé de conjurer en démontant «la méthode» du gouvernement Raffarin : «Parler beaucoup... pour en dire le moins possible !» Pour le patron du PS, le Premier ministre n'est «pas à la tête d'une équipe mini