Tout nouveau, tout beau. Le gouvernement Raffarin plaît. Selon un sondage AOL-Libération, réalisé par Louis Harris les 29 et 30 mai (1), aucun ministre n'est impopulaire. Un atout précieux pour les législatives. Jean-Pierre Raffarin fait un tabac: il recueille 57 % de bonnes opinions, contre seulement 19 % de mauvaises. Nicolas Sarkozy, le ministre de l'Intérieur, arrive en deuxième position avec 47 % de bonnes opinions, suivi de Luc Ferry à l'Education nationale (45 %), de Michèle Alliot-Marie à la Défense (41 %), de Roselyne Bachelot à l'Ecologie (38 %) et de Jean-Louis Borloo à la Ville (37 %).
Goût du terroir. Ce gouvernement a tout l'air, pour l'instant, d'un casting réussi. Inconnu des Français jusqu'à sa nomination le 6 mai, Jean-Pierre Raffarin bénéficie d'une image neuve par rapport aux cadors traditionnels de la droite. Il est, en outre, crédité d'une grande proximité avec les électeurs grâce à sa rondeur et son côté «terroir» habilement mis en avant. Apôtre de la «France d'en bas», il vante les mérites de la ruralité face aux grandes villes aux «agglos», dit-il , de la province face à Paris, des petites entreprises face aux multinationales. Démago, mais efficace. Autre carte : une modestie revendiquée. «Je n'ai aucune ambition pour après, répète-t-il sans cesse, je suis au service des Français.» Ceux-ci, qui n'avaient jamais entendu parler de lui, lui accordent le bénéfice du doute. Le choix des ministres s'est révélé judicieux. Luc Ferry tire incontestablement