Menu
Libération

Raffarin, bon cheval de bataille législative

Article réservé aux abonnés
Sa popularité «tous publics» constitue un atout pour la droite. Pourtant, il n'a encore rien fait, sinon des annonces.
publié le 3 juin 2002 à 23h47

Tout nouveau, tout beau. Le gouvernement Raffarin plaît. Selon un sondage AOL-Libération, réalisé par Louis Harris les 29 et 30 mai (1), aucun ministre n'est impopulaire. Un atout précieux pour les législatives. Jean-Pierre Raffarin fait un tabac: il recueille 57 % de bonnes opinions, contre seulement 19 % de mauvaises. Nicolas Sarkozy, le ministre de l'Intérieur, arrive en deuxième position avec 47 % de bonnes opinions, suivi de Luc Ferry à l'Education nationale (45 %), de Michèle Alliot-Marie à la Défense (41 %), de Roselyne Bachelot à l'Ecologie (38 %) et de Jean-Louis Borloo à la Ville (37 %).

Goût du terroir. Ce gouvernement a tout l'air, pour l'instant, d'un casting réussi. Inconnu des Français jusqu'à sa nomination le 6 mai, Jean-Pierre Raffarin bénéficie d'une image neuve par rapport aux cadors traditionnels de la droite. Il est, en outre, crédité d'une grande proximité avec les électeurs grâce à sa rondeur et son côté «terroir» habilement mis en avant. Apôtre de la «France d'en bas», il vante les mérites de la ruralité face aux grandes villes ­ aux «agglos», dit-il ­, de la province face à Paris, des petites entreprises face aux multinationales. Démago, mais efficace. Autre carte : une modestie revendiquée. «Je n'ai aucune ambition pour après, répète-t-il sans cesse, je suis au service des Français.» Ceux-ci, qui n'avaient jamais entendu parler de lui, lui accordent le bénéfice du doute. Le choix des ministres s'est révélé judicieux. Luc Ferry tire incontestablement