Blois, envoyé spécial.
Mal à l'oreille. C'était le jeudi 25 avril, en fin d'après-midi. Pour la première fois depuis le 21 avril à 20 heures, Samia et Lucas, lycéens à Blois, décollent les oreilles de leurs téléphones portables. Responsables locaux de l'Union nationale lycéenne (UNL, le syndicat majoritaire), ils ont été les chevilles ouvrières de la manifestation anti-Le Pen qui vient de réunir près de 3 000 jeunes dans la capitale du Loir-et-Cher. La catharsis après le cataclysme. Mais les lycéens de Blois la racontent au passé. Car ils ne savent pas vraiment ce qui restera de leurs amours militantes.
«Un vrai intérêt politique». «Au lendemain du deuxième tour, une copine est venue me demander ce qu'étaient les législatives. Une autre s'interrogeait sur les vertus de la cohabitation. Il y a désormais un vrai intérêt politique chez les jeunes», veut croire Samia, 16 ans, élève de première, capable d'enchaîner deux défilés le 1er mai (à Blois puis à Paris) tout en tournant à 15-16 de moyenne. Ce qui lui évite les remarques sur les heures perdues pour le travail scolaire : «Mes parents savent que je suis sérieuse.» Elle milite avec Lucas depuis la cinquième : ils s'étaient fait élire délégués de classe de concert. Mais, malgré leur expérience, pas facile d'élargir le cercle des militants.
Au plan national, leur organisation, qui défend les droits des lycéens, revendique 400 adhérents supplémentaires depuis l'entre-deux-tours. A Blois, trois novices ont franchi le pas lors de la