Grenoble, envoyée spéciale.
La salle de réunion est devenue trop petite. Avant le 21 avril, le bureau grenoblois de SOS Racisme comptait en tout et pour tout 12 militants. Dans la semaine qui a suivi le premier tour de la présidentielle, 120 personnes les ont rejoints. Passées les deux folles semaines de mobilisation de l'entre-deux-tours qui ont rassemblé dans les rues près du quart de l'agglomération grenobloise , enregistrées les nouvelles adhésions, tous se posent la même question. Celle de «l'après» l'après législatives , qu'ils essaient de dessiner au fil de leurs réunions. Jamais, depuis la Libération, la ville n'avait connu pareille mobilisation. «Plus de 100 000 manifestants le 1er Mai», ne se lasse-t-on de répéter. La police, elle, dit 50 000. Mais qu'importe. Pour beaucoup, c'était leur premier combat. «Maintenant», disent-ils, il faut continuer, canaliser, proposer.
«On avait une visibilité.» Assez naturellement, SOS Racisme s'est imposé à Grenoble comme l'un des principaux foyers de cet «après» un peu trouble. Amar Thioune, son président, n'a pas d'explication arrêtée sur le phénomène : «On existait, tout simplement. On avait une visibilité. Cela a suffi pour que les gens viennent vers nous.» Entre les deux tours, les militants de SOS n'ont pas arrêté. Les manifs, mais pas seulement. Armés d'un mégaphone, chaque soir vers 18 heures, ils ont organisé des débats en pleine rue. On y a parlé racisme, discrimination, citoyenneté, engagement. Durant ces deux semai