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Libération

Ceux qui n'ont plus le coeur aux suffrages

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Ils redoutent une nouvelle cohabitation, espèrent une reconstruction et un renouvellement des têtes.
publié le 5 juin 2002 à 23h49

Législatives, piège à socialistes ! Pour le PS et ses alliés de la gauche, rarement campagne électorale aura été si difficile à mener. Non qu'elle soit l'objet d'un rejet massif, comme en 1993. Mais dans une partie de l'opinion s'installe l'idée que la gauche ne doit pas gagner. Pour éviter une nouvelle cohabitation : les Français, que l'on disait friands d'un tel partage du pouvoir, ne voudraient plus en entendre parler aujourd'hui (1). D'une part, parce qu'après l'échec de la campagne présidentielle et le retrait de Jospin la gauche ne dispose ni d'un projet affirmé ni d'un leader incontesté, et qu'il faut lui laisser le temps de se refaire. D'autre part, pour donner sa chance à une droite à peu près unie. Des arguments repris par une fraction de l'électorat de gauche et qui, depuis une quinzaine de jours, «colorent» la campagne. Et pourraient peser sur le résultat.

(1) Selon un sondage Ifop-l'Express, réalisé les 30 et 31 mai auprès de 950 personnes, 54 % des Français souhaitent la victoire de la droite.

Ils sont un problème pour la gauche. Ils s'appellent Georges, Hugo, Marlène ou Johnny, sont dentiste, retraité, étudiant... Beaucoup ont des états d'âme, se vivent comme des laissés-pour-compte de la majorité plurielle. Certains font partie de ces 17 % (1) d'électeurs de gauche qui ne verraient pas d'un mauvais oeil une victoire de la droite aux législatives. Parce qu'ils veulent lui donner sa chance, refusent la cohabitation, souhaitent voir de nouveaux dirigeants ou estim