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Chevènement dans un territoire disputé

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Prix de sa «trahison», il doit affronter un socialiste à Belfort.
publié le 5 juin 2002 à 23h49

Territoire de Belfort envoyée spéciale

Il y a longtemps qu'il en rêvait, et Yves Ackermann a du mal à bouder son plaisir : cette fois, le premier secrétaire du Parti socialiste dans le Territoire de Belfort est candidat dans la deuxième circonscription du département, celle de Jean-Pierre Chevènement. Cette fois, les militants du PS ne tractent pas pour le patron du défunt MDC, désormais reconverti en Pôle républicain, mais pour l'un des leurs. Et Jean-Pierre Chevènement peut bien expliquer à qui veut l'entendre que le candidat du PS «n'est pas là pour gagner, mais pour [le] faire battre», ils n'en ont cure.

«Crever l'abcès». Car le contentieux est ancien. En 1993, les socialistes font logiquement campagne pour Jean-Pierre Chevènement, qui est encore membre du PS. Sitôt le scrutin terminé et la gauche, au plan national, laminée, l'heureux élu s'en va fonder le Mouvement des citoyens. Du coup en 1997, Yves Ackermann caresse l'idée de faire bande à part aux législatives. Mais Lionel Jospin, qui mitonne alors sa gauche plurielle, s'y oppose. Rebelote en octobre 2000 : Chevènement a quitté le gouvernement pour cause de divorce sur la question corse, il part à la reconquête de son siège à l'Assemblée nationale en sauveur de la République. Le PS ne voit pas pourquoi il lui faudrait tracter pour un candidat qui cogne sur le gouvernement et veut aller au combat. François Hollande est d'accord, mais pas Jospin. Yves Ackermann se soumet. Cette fois est donc la bonne : «Chevènement a fai