Le PS dérape. Hier, Ségolène Royal a appelé les médias à ne plus «relayer les annonces gouvernementales» tant que n'auront pas lieu les débats que réclament les socialistes ! Il y a quinze jours, François Hollande avait proposé à Jean-Pierre Raffarin la tenue d'un duel télévisé. Refus. Puis le PS avait exigé des débats avec les ministres. En vain. Une attitude qui, pour l'ancienne ministre de la Famille, «fait le jeu de l'extrême droite» et «met les médias en rupture avec leur déontologie et leur éthique, car les télés, les radios, la presse écrite sont dans l'impossibilité de présenter une diversité d'opinions». D'où son appel: «Il est du pouvoir de M. Raffarin de refuser ce débat» mais «il serait de la grandeur des médias de refuser d'entrer dans ce jeu». Aussitôt, le RPR a dénoncé l'«appel à la censure» et l'UMP «la conception étonnante que le Parti socialiste se fait de la liberté de l'information». Ce faux pas trahit en réalité le désarroi du PS, qui, depuis le 5 mai, ne fait pas campagne sur son programme mais se contente de multiplier les arguments défensifs : promotion de la cohabitation («il ne faut pas donner tous les pouvoirs à la droite»), reproche fait à Jacques Chirac de prendre parti dans la campagne pour les législatives («détournement de bulletins»), promesse d'un relèvement de 5 % du Smic (sans expliquer les raisons d'une telle rupture avec la politique salariale du gouvernement Jospin), interdiction du Front national (une idée de Jean-Luc Mélenchon) et mai
Ségolène, reine du black-out
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par Eric Aeschimann
publié le 5 juin 2002 à 23h49
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