Baie de Somme envoyé spécial
Nicolas Lottin chasse le canard siffleur, la sarcelle, le pilet, et le Vincent Peillon à mèche de jeune premier. Le Vincent Peillon est issu d'une espèce qui a pullulé en 1997, mais est désormais menacée d'extinction : celle des «bébés Jospin», élus à l'Assemblée nationale au bénéfice de la victoire-surprise de la gauche il y a cinq ans. Depuis, l'intéressé a fait son trou au Palais-Bourbon, où il a présidé une mission parlementaire sur la délinquance financière, comme au PS, où il a hérité du poste de porte-parole. Une ascension, tant médiatique que politique, qui risque de prendre du plomb dans l'aile.
L'homme à abattre. Car, pour sauver sa peau de député, Peillon doit affronter le feu nourri des chasseurs de la baie de Somme. Dans cette circonscription, où Jean Saint-Josse a atteint près de 19 % des voix, le candidat de CPNT (Chasse pêche nature traditions), Nicolas Lottin, est bien décidé à «abattre» celui qui a «trahi les chasseurs» : «Les socialistes sont des intellos qui nous ont pris pour des cons. Peillon est une girouette, il a un langage à Paris et un autre ici. Si son avenir est à Paris, qu'il y retourne !» Et de l'accuser de les «avoir fait passer pour des beaufs, des buveurs de bière et des extrémistes !»
Au vu de leurs faits d'armes, Peillon n'a pas dû avoir grand mal. En 1998, peu après le vote de la première loi chasse qu'il avait approuvée, la meute a mis à sac sa permanence située dans le tranquille village d'Oisemont. Deux ans pl