La défaite, mais sans le déshonneur. Du moins pas pour tout le monde. La gauche enregistre un échec net et sans bavure. Une bonne moitié des circonscriptions qu'elle détenait dans la précédente Assemblée devrait passer aux mains de la droite. Mais, avec 37 % des suffrages, feu la majorité plurielle ne réédite pas le revers cuisant de 1993 et, surtout, l'ampleur du repli varie sensiblement selon les formations. S'il perd des voix par rapport à 1997, le Parti socialiste, à 27,5 %, se maintient en pourcentage, grâce à la montée de l'abstention. En revanche, le Parti communiste divise son résultat par deux, en passant de 10 % à 5 %. Et les Verts font du sur place, à 4,2 % (lire ci-contre).
Urgence. Le PS était parti au combat avec trois handicaps majeurs : le retrait brutal de Lionel Jospin, qui le prive d'un leadership naturel et avait ouvert une prébataille de succession pas forcément du meilleur effet ; un programme bricolé en toute urgence et qui, sauf à donner un sentiment de versatilité, ne pouvait s'écarter trop franchement de son projet présidentiel ; enfin, l'argument anticohabitation, martelé depuis un mois sans relâche par la droite. Malgré cela, les socialistes tirent à peu près leur épingle du jeu, à l'image de leur premier secrétaire, François Hollande, fidèle lieutenant de Lionel Jospin, que l'on supposait menacé à Tulle, en pleine terre chiraquienne, mais qui aborde le second tour avec une confortable avance. Autre figure du jospinisme, Jean-Marc Ayrault, présiden