«C'est naze comme ambiance», se lamentent des jeunes militants RPR, «euh! pardon UMP», se reprennent-ils. «C'est logique, tout reste à faire», corrige une militante du XVIe arrondissement. Seule tête connue, «mais un peu «has been», quand même», chuchote une Martiniquaise, Jacques Toubon fait irruption à 19 h 45, pour une petite déclaration et puis s'en va.
20 heures, à la Maison de la chimie, l'UMP (Union pour la majorité présidentielle) a choisi TF1 pour la bande-son de sa victoire. Pas de triomphalisme, 15 secondes à peine du réglementaire «on a gagné !», Martine Aubry n'est même pas huée quand elle apparaît à l'écran, quelques originaux au fond de la salle applaudissent le bon score de François Bayrou, et comble, des militants se détournent, quand Douste-Blazy fait son discours sur TF1. Ils ont la victoire réservée et discrète. Ont-ils été briefés ?
Le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin apparaît à 20 h 30 et chauffe enfin la salle : «Le message de ce soir est favorable, mais il n'entame pas notre modestie, il crée la confiance. Je lis un appel à l'action. Les Français sont las de la politique polémique, ils veulent de la politique efficacité.»
Loi tellurique. Au PS, c'est la défaite encaissée. La deuxième secousse est souvent moins forte que la première, loi tellurique qui vaut en politique. Alors, dans la cour pavée de la rue de Solférino, hier soir, les premières estimations n'ont fait vaciller personne. «On était prêts», assure la «claque» du MJS, sans leurs tee-shirt