Lyon, de notre correspondant.
Les quelques militants qui osaient dimanche soir s'aventurer dans le bureau de Charles Millon ressortaient en toussant. Il épuisait les paquets de cigarettes en ruminant son score, et celui de ses proches. Parti en banlieue défier le PS Jean-Jack Queyranne, il avait décidé pour ces législatives de camper sur les terres et les positions du FN, afin de vampiriser l'extrême droite dans la banlieue est de Lyon. Il a réussi à la priver de second tour. Mais cela ne suffit pas à le placer en ballottage favorable. Avec 22,39 %, contre 38,11 % à Queyranne, il se trouve bien loin. D'autant que les reports s'annoncent plutôt mauvais. L'aventure milloniste pourrait s'arrêter là. Elle prend des tournures pathétiques pour les candidats qu'il soutenait, et qui se trouvent balayés.
Tester. Charles Millon avait choisi la 7e circonscription (Bron, Rillieux-la-Pape, Vaulx-en-Velin notamment). Pour échapper à Lyon, où la droite locale lui promettait une défaite. Pour affronter un ancien ministre socialiste, et se rendre utile à la droite parlementaire. Et enfin pour tester sa ligne politique, selon laquelle une «droite décomplexée» empiète sur l'extrême droite. A l'arrivée, il a marginalisé le FN. Les frontistes perdent 2 700 voix par rapport aux législatives de 1997. Une chute plus importante que la tendance nationale. L'extrême droite passe ainsi de 24,9 à 16,3 % dans la circonscription. Surtout, pour la première fois depuis 1986, elle n'est pas en mesure d'accéder