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Libération

A Vitrolles, le félon Mégret touche le fond

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Il est éliminé par un candidat FN. Divisée, l'extrême droite recule.
publié le 11 juin 2002 à 23h54

Marseille, de notre correspondant.

Bruno Mégret peut pleurer : le FN l'a tué. En récoltant un inespéré 13,25 %, le quasi-inconnu Claude Bourge, uniquement placé là par le Front pour faire trébucher le félon, a réussi son opération de destruction, l'empêchant de figurer au second tour dans la 12e circonscription des Bouches- du-Rhône. Avec 18,58 %, le maire consort de Vitrolles, qui a perdu 11 000 voix par rapport à 1997, n'arrive que troisième, en deçà des 12,5 % des inscrits. Eliminé.

Veste. Cette méchante claque, il la doit, d'abord, à la division de l'extrême droite, et à la confusion qu'elle instaure. Proche de Mégret, Hubert Fayard constate : «Les gens n'ont pas saisi la différence entre le MNR et le FN. Ils nous disent "ah oui, on a voté pour vous, on a voté FN"... Ce qui fait que, paradoxalement, au MNR, on a fait campagne pour le FN : partout où on a bien travaillé, le Front maintient ses positions.» Alors que le MNR se prend des vestes : à Gardanne (10e circonscription), Damien Bariller qui avait culminé à 40 % lors de la précédente législative sous les couleurs du Front, récolte, pour le MNR, dix fois moins : 3,67 %. Pendant qu'un quasi-inconnu du FN, Jo Gonzalez, fait... 18,30 %. «Ici, vous mettez un âne avec la flamme FN, l'âne fait 10 %», avait dit un militant UMP de Gardanne. Erreur : il fait 18 %.

Le drame pour Mégret, c'est qu'avec deux villes gérées par l'extrême droite (Marignane et Vitrolles), la 12e circonscription était prenable. Hélas, le maire de Marignan