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Libération

FN-abstention: même profil

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Les populations jeunes, ouvrières, aux liens familiaux distendus sont concernées.
publié le 11 juin 2002 à 23h54

Sans vouloir mégoter sur le succès de la droite, les deux plus grandes surprises de l'élection ne sont pas dans sa victoire mais dans l'affaissement soudain et prononcé de l'extrême droite et dans la hausse record de l'abstentionnisme au moment même où l'on glosait sur le retour de l'esprit civique. Ce sont ces deux surprises ou ces deux mystères qu'il faut percer en les suivant sur le terrain, c'est-à-dire dans les 555 circonscriptions métropolitaines.

Abstention en hausse. Alors que l'abstention avait diminué de 7 points entre les deux tours de la présidentielle, voici qu'elle remonte de 15 points. Le résultat de cette secousse se lit remarquablement bien sur la carte comparant l'abstention du premier tour des législatives à celle du premier tour de la présidentielle. L'abstention a d'autant plus augmenté qu'elle était déjà forte et sa répartition géographique est maintenant très voisine de celle des jeunes, ce que confirment les sondages à la sortie des urnes qui trouvent une majorité d'abstention parmi les personnes âgées de moins de 35 ans.

Inversement on peut y lire une preuve de civisme des plus âgés car les régions où l'abstention progresse le moins sont logiquement celles où les personnes mûres sont nombreuses. Ce sont aussi celles où les liens de famille (notamment la cohabitation des générations) sont traditionnellement les plus forts et celles où le Parti socialiste est le mieux implanté depuis cinquante ans. Ce sont enfin les régions les moins industrielles de Fra