Renaud Donnedieu de Vabres est désormais face à la justice. Hier, la Cour de cassation a rejeté sa demande d'annulation des actes de procédure ayant contribué à sa mise en examen pour blanchiment, en août 1998, dans une affaire de financement du Parti républicain (PR, rebaptisé Démocratie libérale depuis sa reprise en main par Alain Madelin). Les vices de forme désormais écartés, l'actuel ministre délégué aux Affaires européennes en situation instable devrait être renvoyé prochainement en correctionnelle. Compte tenu de l'encombrement des tribunaux, le procès pourrait avoir lieu au premier semestre 2003.
Nommé au gouvernement sans que Matignon ni l'Elysée ne se soient inquiétés outre mesure de la procédure judiciaire le concernant, alors qu'il suffisait de lire les journaux, «RDV» est devenu malgré lui un cas d'école : peut-on à la fois être ministre et mis en examen ? Depuis Bérégovoy et Balladur, les précédents Premiers ministres avaient tranché négativement et définitivement, pensait-on. Pour sa part, le gouvernement Raffarin a jusqu'ici officiellement botté en touche en insistant sur la présomption d'innocence, mais surtout en priant pour que la Cour de cassation annule la procédure. Raté. Hier, le ministre (RPR) de la Justice, Dominique Perben, a tenté de donner le change au micro de BFM : «La justice a tranché sur la forme, pas sur le fond. C'est la fin du petit jeu consistant à détruire un ministre malgré la présomption d'innocence.» C'est pourtant Donnedieu lui-