Rome de notre correspondant
Lundi à Rome, en ouverture du deuxième Sommet pour l'alimentation, Jacques Diouf, le directeur général de la FAO, avait réclamé de manière urgente aux pays riches 24 milliards de dollars supplémentaires par an pour réduire de moitié (à 400 millions) le nombre d'affamés dans le monde d'ici 2015. Le directeur du Fonds des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation avait dénoncé «les promesses non tenues», et le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan avait exhorté les pays développés à «passer de la parole aux actes». Las, au terme de la réunion, les représentants de la FAO sont repartis hier avec seulement un engagement de Silvio Berlusconi, en qualité de président des travaux du Sommet de l'alimentation : il demandera un effort à ses partenaires européens lors du sommet de Séville, la semaine prochaine, et tiendra le même langage lors du G8 qui se tiendra au Canada à la fin du mois.
Il faut dire qu'à l'exception de l'Espagnol José Maria Aznar, tous les autres dirigeants des pays développés avaient déserté la réunion. «Ce n'est un secret pour personne que l'aide des pays riches diminue et qu'ils se désintéressent de la question», déplorait en marge de la réunion un fonctionnaire de la FAO. «La nouveauté, c'est qu'ils ne cherchent même plus à faire semblant. Pratiquement aucun chef d'Etat ou de gouvernement des Quinze n'a pris la peine de faire un saut pour parler, ne serait-ce qu'une heure, à la FAO.» Et les responsables des pays riches présen