La bulle technologique, qui a commencé à éclater voilà un an, n'en finit pas de faire des dégâts. Non contente d'avoir sérieusement contribué à freiner la croissance au lieu de la stimuler, elle en est à menacer une vénérable entreprise comme France Télécom, victime symbolique mais pas unique de l'euphorie passée et, sans doute aussi, d'un certain complexe de toute-puissance. C'était il y a un siècle, c'est-à-dire deux et trois ans, du temps de l'envol des mobiles, du rêve de l'UMTS, des plans sur la comète Internet et du quasi-monopole sur les téléphones fixes. Rien alors n'était trop beau, trop cher au vu des courbes de croissance folle tracées par les analystes. On pouvait même se permettre de ne pas être trop regardant sur l'honorabilité de futurs partenaires, quitte aujourd'hui à devoir acquitter la facture MobilCom. Mais aucune dette alors ne paraissait trop lourde à supporter.
Et aujourd'hui, c'est la débâcle sous le poids de l'endettement colossal, la sous-évaluation aberrante de la valeur de l'entreprise par le marché, la descente aux enfers d'une action qui a perdu près de 72 % de sa valeur depuis seulement le début de l'année. Sans que personne n'ait la moindre bonne idée pour enrayer le naufrage. Pas même l'Etat, qui reste l'actionnaire majoritaire, mais qui ne dit rien et fait moins encore. Le désastre n'épargne même pas les salariés-actionnaires de France Télécom, persuadés naguère avoir touché un beau pactole. Ils sont aujourd'hui condamnés à le voir fondre com