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Libération

Les salariés pleurent leur épargne envolée

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Leurs actions s'approchent du prix, très bas, auquel ils les ont achetées.
publié le 22 juin 2002 à 0h03

Pour les salariés actionnaires de France Télécom, soit neuf personnes sur dix, la chute libre du cours de l'action tombe au pire moment. L'opérateur vient juste de boucler la troisième offre réservée au personnel (ORP). Et celle-ci s'est faite à des conditions que les salariés jugent aujourd'hui désastreuses. Cette offre était faite pour recycler les fonds investis par les salariés dans leur plan épargne groupe (PEG) lors de la première ouverture du capital, en octobre 1997. Les titres, bloqués cinq ans, devenaient disponibles ce 1er juillet. D'où cette ORP les invitant, moyennant quelques avantages, à réinvestir leurs titres pour cinq années de plus.

Au départ, la proposition n'est pas malhonnête. Elle paraît même généreuse. Pour une action réinvestie, France Télécom fait cadeau d'une autre. Et ce, jusqu'à concurrence de 2000 euros. Le prix d'achat, calculé sur la moyenne des trente derniers jours de Bourse, a été fixé à 22,85 euros. Cela revient, à condition de limiter son appétit, à acheter une action bradée 11,42 euros. Une sacrée affaire ! Il fallait se décider avant mardi dernier, ultime délai. Las, depuis mardi, le titre a encore dévissé de 30 %. L'action a même touché un court instant, vendredi, les 11,66 euros, soit 24 centimes seulement de plus que l'offre superalléchante de l'opérateur. D'où le sentiment largement partagé vendredi que le géant France Télécom est construit sur du sable. «J'avais dit à mes collègues qu'il ne fallait pas y aller, qu'on n'était plus sû