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Libération

Radiographie d'une chute vertigineuse

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Contesté, le PDG Michel Bon garde le soutien de l'Etat.
publié le 22 juin 2002 à 0h03

Irrationnel. Tous les analystes financiers interrogés l'affirment. La baisse du titre France Télécom contrevient aux fondamentaux économiques. La valeur du groupe sur le marché, ce qu'on appelle en jargon financier sa capitalisation boursière, est de 14,3 milliards d'euros. Or, sa valeur à la casse, c'est-à-dire ce que vaudrait le groupe si on vendait tout ce qu'il possède (ses filiales, ses immeubles, son réseau téléphonique, ses fichiers clients, la marque France Télécom...), est beaucoup plus importante. Elle est estimée, selon les sources, entre 35 et 60 milliards d'euros. Certains font un calcul simple : France Télécom (FT) possède 84 % de sa filiale Orange qui, aux cours de vendredi, valent 21 milliards d'euros. La filiale vaut donc davantage que la maison mère. On marche sur la tête !

La fin de l'euphorie

Pour expliquer un tel paradoxe, il faut d'abord noter que la Bourse n'a jamais été un lieu où on pouvait évaluer sereinement la valeur des entreprises. En mars 2000, en pleine euphorie boursière autour d'Internet et des télécoms, le cours de FT a bondi jusqu'à 220 euros, atteignant une capitalisation boursière de 224 milliards d'euros (quinze fois plus qu'aujourd'hui). A cette époque, le groupe était pourtant peu développé à l'international, puisqu'il n'avait pas encore acheté Orange en Grande-Bretagne, ni MobilCom en Allemagne. Mais les investisseurs pariaient sur une croissance rapide de l'activité et des bénéfices de FT, grâce au développement de l'UMTS, le téléphon