Il n'y a plus un, mais plusieurs Smic. Et plus le temps passe, plus ceux-ci se multiplient. Explication : pour éviter que les salariés payés au salaire minimum et à l'heure ne perdent de l'argent en passant aux 35 heures, la loi Aubry a garanti le salaire minimum mensuel de ces personnes en créant une «garantie mensuelle» équivalant au Smic 39 heures.
Mais à chaque 1er juillet, en même temps qu'on fixe un nouveau Smic horaire, on crée une nouvelle garantie mensuelle pour les salariés qui, dans l'année qui suit, vont passer aux 35 heures. Il y a donc actuellement quatre, et bientôt cinq et six garanties mensuelles différentes. Aujourd'hui, selon qu'on est passé aux 35 heures en 1999 ou en 2001, l'écart peut représenter 46 euros. Le salaire minimum devient inégal. Et même de plus en plus. En raison des règles compliquées d'indexation du Smic lui-même et des garanties mensuelles, l'écart entre ceux qui ont effectué la RTT en 1999 et ceux qui le font aujourd'hui s'accentue.
Objectif 2005. Comment s'en sortir? Le gouvernement Jospin s'était engagé à réunifier le Smic en 2005. Le scénario était alors de donner des coups de pouce importants (6 %, en plus des augmentations légales) au Smic horaire, de façon à le faire progresser nettement plus vite que les garanties mensuelles. Au bout d'un certain temps, le Smic 35 heures aurait rejoint, une par une, les garanties mensuelles. C'est ce que désire la CGT : cela équivaut à programmer une augmentation de 11 % du salaire minimum, et à fai