Dans la famille d'«en bas», la carte «smicard» n'est pas la bonne pioche en ces temps d'alternance conduite par Jean-Pierre Raffarin. Mieux vaut être contribuable aisé, médecin libéral ou chasseur de gibier à plumes. C'est ce qui s'appelle avoir la politique de ses électeurs, même si l'on peut penser que la droite devait sa victoire à bien d'autres qu'aux vernis sus-nommés.
Confronté à son premier rendez-vous social d'envergure, Jean-Pierre Raffarin s'est un peu pris les pieds dans le tapis. Il a sans doute de bons arguments pour ne pas procéder au traditionnel «coup de pouce» du Smic au-delà de l'augmentation légale, du fait des contraintes héritées de la loi des 35 heures. Mais ces arguments sont devenus inaudibles en raison des priorités post-électorales du gouvernement.
Une augmentation forte et généralisée «des» Smic poserait probablement des problèmes sérieux à certains secteurs de l'économie (et aux finances de l'Etat..). Pourtant, pari pour pari, une telle option apporterait peut-être plus d'élan à la consommation populaire, donc à la croissance, que la réduction de 5 % de l'impôt sur le revenu qui, chez les ménages concernés, devrait aller plus facilement vers l'épargne que dans le commerce.
Le Premier ministre aura pu mesurer depuis vendredi l'effet négatif sur l'opinion de l'annonce faite au sortir d'une rencontre avec le Medef, que les smicards peuvent mettre un mouchoir sur leurs espoirs d'un petit plus au 1er juillet. A moins qu'il n'y ait là cette bonne vieille f