Ils sont 2,7 millions payés au Smic en France, un «salaire minuscule» qui ne suffit plus à couvrir les besoins des familles. Au Secours catholique, un demandeur sur quatre est salarié. Parmi eux, un tiers travaille à plein temps ; ceux à temps partiel gagnent à peine plus que le RMI. Les associations dénoncent ce phénomène de «travailleurs pauvres».
Aka, 38 ans
agent de nettoyage
Je gagne 838 euros net en travaillant à temps plein la nuit, le dimanche et les jours fériés. Je suis employé par la société ISS Abilis pour nettoyer le Palais omnisports de Bercy, de 6 heures à 13 heures, puis de minuit jusqu'à 8 heures du matin. J'habite Asnières. La Carte orange n'est pas remboursée. Ma femme ne travaille pas. On paye 305 euros de loyer pour un studio de 22 mètres carrés où on s'entasse avec nos jumeaux de 6 ans. Je demande un logement social depuis des années. Une fois que j'ai payé le téléphone, l'électricité, le loyer, il ne reste quasiment rien. Les enfants réclament des vêtements, des jouets, ils veulent faire comme les autres. Je travaille comme un dingue et je ne profite jamais de la vie. Le gouvernement devrait faire attention, on est nombreux à s'épuiser comme ça, un jour on va en avoir assez. Pour vivre dignement, il faudrait un Smic à 1 060 euros net.
Viviane, 32 ans
caissière chez ED
Je gagne 730 euros net pour 28 heures. Mon mari, électrotechnicien, touche 1 525 euros net, ça nous fait 2 255 euros pour vivre avec nos quatre enfants de 10, 6, 5 et 2 ans. On est logés par Em