Gaza envoyé spécial
Pierres en main, biens décidés à en découdre, les grappes de «chebab» (les jeunes, ndlr) déboulent des venelles. Toute la jeunesse du quartier d'Al-Sabra semble converger vers la mosquée Mujamal Islami, bastion des intégristes, dont les accès sont étroitement surveillés par les soldats. Face-à-face tendu. Sifflets, insultes, jets de cailloux, tirs de riposte. Un scénario immuable des faubourgs déshérités de Gaza. A ceci près : les militaires, hier, portaient l'uniforme palestinien, pas le treillis de l'occupant israélien, et leurs salves d'intimidation étaient dirigées vers le ciel. «Nous devons éviter de faire couler le sang, rappelle un capitaine, alors qu'il distribue à ses hommes de solides gourdins, ne faites en aucun cas usage de vos armes sans mon autorisation.» Du haut de son minaret, l'imam ne prend pas de telles précautions, qui exhorte ses fidèles à faire barrage aux forces de l'ordre venues signifier au cheikh Ahmed Yacine, guide spirituel du Hamas, une assignation à résidence. «Décision du président Yasser Arafat, précise l'officier, pour sauvegarder les intérêts supérieurs du peuple palestinien.»
Intolérable défi. L'orage couvait entre l'Autorité palestinienne et les organisations radicales depuis l'attentat-suicide du 18 juin qui a fait 19 morts israéliens. Cet acte de terreur contre un autobus de Jérusalem, revendiqué par le Hamas, alors que les Etats-Unis peaufinaient une initiative de relance du processus de paix, a été considéré par les d