C'est un réquisitoire sans appel contre un Yasser Arafat accusé d'«encourager le terrorisme au lieu de le combattre» qu'a prononcé hier après-midi un George W. Bush contraint de s'engager à son tour, à reculons et après avoir longuement tergiversé, dans la recherche d'une solution au conflit qui ensanglante le Proche-Orient. Oui à un Etat palestinien, qui ne peut naître que d'un retrait d'Israël des territoires occupés et de l'abandon de sa politique de colonisation, a rappelé Bush. Mais si, et seulement si, les Palestiniens changent de dirigeants et acceptent de mettre en place, sous tutelle internationale, un régime démocratique comme n'en connaît aucun pays arabe.
Cet Etat palestinien a tout d'une Terre promise, si lointaine, si vague et si hypothétique on en discutera les frontières, la capitale et les droits après qu'il aura vu le jour, «d'ici un à trois ans», promet Bush qu'on peut comprendre que les Palestiniens expriment quelques réticences et doutes. Car le «plan Bush» ressemble à s'y méprendre au «plan Sharon», puisqu'il vise à satisfaire les principales exigences du Premier ministre israélien.
A moins qu'Arafat ne s'avère capable d'une énième et improbable réincarnation, en se lançant dans des élections pour s'y faire réélire, et en applaudissant les «idées» américaines. Celles-ci marquent en effet un changement des règles du jeu meurtrier du conflit proche-oriental. Le «plan Bush», s'il est jamais appliqué, implique un engagement direct et beaucoup plus actif d