«Al-Qaeda, c'est une invention des Américains.» C'est un commissaire français spécialisé dans la lutte antiterroriste qui s'exprime. «Nous enquêtons sur une nébuleuse de groupuscules d'islamistes intégristes pluriethniques qui s'interpénètrent et n'ont pas de relation directe avec Ben Laden ou ce qu'il en reste. La nouveauté, c'est l'internationalisation du conflit sur le territoire national même. Avant, c'est-à-dire depuis 1995, et les attentats du GIA [Groupe islamique armé] en France, nos moudjahidin susceptibles de poser des bombes étaient surtout Algériens ou d'origine algérienne. Aujourd'hui, nous trouvons des Tunisiens, des Marocains, des Pakistanais, même des Jordaniens et des Yéménites.»
Le «réseau Beghal». De toutes les enquêtes déclenchées en France ces neuf derniers mois, seule celle sur le «réseau Beghal» paraît en prise directe avec le sommet de l'organisation de Ben Laden. Djamel Beghal, Franco-Algérien de 36 ans suspecté d'un projet d'attentat-suicide contre l'ambassade des Etats-Unis à Paris huit personnes ont été mises en examen dans cette affaire , avait indiqué, lors de son premier interrogatoire à Dubaï, que l'ordre lui avait été donné par le chef militaire supposé d'Al-Qaeda, Abou Zoubayda. Parti de Corbeil-Essonnes, Beghal a emprunté le parcours initiatique de Leicester en Grande-Bretagne, où il a été «recruteur financier» à la mosquée Taqwa (la Piété) du chef religieux Abou Abdallah, avant de se rendre au Pakistan en novembre 2000, puis en Afghanist