Il faut se résoudre à cette évidence, même si certains voudraient l'oublier, notamment en Europe : la guerre contre le terrorisme islamiste n'a pas été gagnée et va durer longtemps encore. On le sait de longue date, mais il faut le répéter : la campagne d'Afghanistan a certes constitué un formidable coup de pied dans la fourmilière terroriste, mais d'innombrables fourmis se sont égayées dans la nature, à commencer par le Pakistan. La nébuleuse n'y a certainement pas gagné en forces vives, mais sa décentralisation en a été très certainement démultipliée, et, avec elle, la difficulté d'éradiquer une masse de réseaux dorénavant quasi autonomes.
Les arrestations effectuées ici et là en Europe, mais aussi hors d'Europe, suffisent à démontrer la rémanence de ces réseaux. On peut douter qu'ils soient, en l'état, capables de fomenter de nouveaux crimes comparables à ceux du 11 septembre. Il n'en serait pas moins irresponsable de ne pas prendre en compte leur volonté et leur capacité de nuisance, de baisser la garde et de ne pas renforcer encore une coopération internationale sans laquelle tous ces fous d'Allah seraient certains de mener à bien leurs entreprises criminelles.
Cela dit, c'est là la seule certitude du moment, tant la réalité de la menace terroriste est encore mal connue. Tant aussi elle est utilisée par plusieurs pays dans des buts clairement politiques, mais qui peuvent être totalement divergents.
C'est ainsi qu'un vague «signal» en provenance de services de renseignement