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Libération
Éditorial

Communication à la rigueur

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publié le 28 juin 2002 à 0h06

Ras-le-bol des audits. Qu'on les laisse à ces cabinets qui ont amassé des fortunes à contrôler la comptabilité d'entreprises et ont failli à leur tâche. A l'instar d'Andersen dont les contes font peur désormais aux adultes boursicoteurs. Anglicisme destiné à «scientificiser» ce qui est toujours discutable, l'audit, fut-il honnête, est surtout une opération de communication à destination des actionnaires. On se gardera de comparer aux contrôleurs douteux du capitalisme américain, les deux magistrats de la Cour des comptes réquisitionnés par Raffarin pour dresser l'audit des finances laissées par Jospin. Sans doute ne faut-il pas prendre à la décimale les chiffres de nos analystes d'Etat. Mais on peut admettre avec eux que, pour des raisons électorales, le gouvernement socialiste a minoré les effets du ralentissement économique sur la croissance et du coût des subsides accordés par le candidat Jospin aux multiples revendications corporatistes d'avant le premier tour présidentiel. Cela a creusé les déficits plus que prévu et inquiète la commission de Bruxelles. Mais c'est là où le bel audit républicain, fût-il de tradition royale, relève lui aussi de la pure communication à usage, cette fois, des citoyens. A quoi sert-il sinon à préparer les louvoiements, voire les reniements d'un Jacques Chirac qui n'a pas les moyens de ses promesses s'il veut rester dans l'épure européenne ? Et feint de le découvrir pour mieux en attribuer la responsabilité aux socialistes. Jacques Barrot a d