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Libération
Analyse

Glissement progressif vers l'austérité

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Le dérapage servira à revoir certaines promesses électorales.
publié le 28 juin 2002 à 0h06

Francis Mer lui-même a buté sur l'«audit». Sans attendre, le ministre de l'Economie a levé l'ambiguïté sur laquelle surfent pourtant volontiers ses amis de la majorité : le rapport sur la situation des finances publiques remis mercredi soir au Premier ministre n'a rien de l'exercice de «vérification comptable», auquel renvoie, dans le langage courant, le terme audit. La mission confiée par Jean-Pierre Raffarin aux deux auditeurs de la Cour des comptes relève davantage d'un «audit de perspective». En clair, de prévision au doigt mouillé. Leur conclusion est néanmoins inquiétante : les déficits publics devraient s'établir fin 2002 entre 2,3 % et 2,6 % du produit intérieur brut (PIB), bien au-delà du 1,85 % qu'anticipait en mars l'ancien locataire de Bercy, Laurent Fabius. La dérive est incontestable. Mais le gouvernement Raffarin en rajoute trois louches. De la fourchette officielle, Francis Mer ne veut retenir que la borne haute, «pour ne pas avoir de mauvaise surprise», a-t-il plaidé. Façon de saper la crédibilité de l'équipe Jospin, et de redonner corps au cliché éculé d'une gauche «mauvaise gestionnaire». «Les dépenses n'ont pas été maîtrisées. Une autre politique était possible», a martelé Francis Mer. Hier, les tenants de la majorité ont relayé le message avec application, François Sauvadet, porte-parole de l'UDF, n'hésitant pas à dénoncer un budget «tronqué dans sa présentation et ses prévisions par le gouvernement Jospin».

Marge de manoeuvre. Le gouvernement a néanmoins