Cet audit ne sera «pas polémique» avait promis Jean-Pierre Raffarin. Pourtant les commentaires politiques n'ont pas tous fait dans la nuance hier. Ce devait être «un outil de gestion» avait assuré le 11 mai dernier, le Premier ministre. Pour cela il serait réalisé «selon les mêmes modalités que le gouvernement précédent en 97» et «avec les mêmes auteurs». Ce ne serait surtout pas «une photographie accusatoire» mais «une image fidèle de la situation de nos comptes publics» avait renchéri son ministre du Budget, Alain Lambert. Tous ne semblent pas avoir compris le message.
Que le président du Front national, Jean-Marie Le Pen, s'empresse de dénoncer «des comptes publics falsifiés» ne surprendra pas. Que son homologue du Mouvement pour la France, Philippe de Villiers, y voit «un désaveu supplémentaire pour la gestion socialiste» et vilipende une gauche qui «n'a pas pu s'empêcher de dépenser à tort et à travers les deniers de l'Etat» non plus. Mais que François Sauvadet, très officiel porte-parole de l'UDF, dénonce «un budget tronqué dans sa présentation et ses prévisions par le gouvernement Jospin» l'est davantage.
Le sénateur Philippe Marini (RPR), rapporteur général du budget au Sénat, n'est pas en reste. Pour lui l'audit révèle à la fois «un déficit comptable et un déficit démocratique». Et son collègue centriste Jean Arthuis, ancien ministre de l'Economie, dénonce «l'ampleur du mensonge d'Etat qui est enfin mesuré».
Le président du groupe UMP à l'Assemblée, Jacques Barrot, est