Jean-Marie Messier (45 ans) viré sur pression de Claude Bébéar (66 ans, président du conseil de surveillance d'Axa) et sans doute remplacé par Jean-René Fourtou (63 ans, vice-président du conseil de surveillance d'Aventis, ex-Rhône Poulenc) : celui qui était encore hier soir PDG de Vivendi Universal a appris la nouvelle vendredi dans la soirée par Henri Lachmann (63 ans, PDG de Schneider) et Jacques Friedman (69 ans, ex-patron de l'UAP), deux administrateurs de VU. S'il lui reste un zeste de lucidité, J2M doit trouver la situation très ironique. L'ancien balladurien, symbole des élites à la française, mais qui se voyait un précurseur du nouveau capitalisme hexagonal ouvert à l'Amérique, se voit évincer par une coalition de vieux patrons à la retraite. Qui plus est tous liés, de près ou de loin, à Jacques Chirac. Tout à ses rêves hollywoodiens, Messier l'avait oublié : le capitalisme français n'aime rien tant qu'à se retrouver dans les vieux pots des réseaux d'affaires de la droite.
Croisade. Messier fait sa première erreur de jugement sur le dossier Vivendi Environnement (VE), sa filiale eaux, propreté et transports. Le 6 mars, J2M annonce qu'il compte faire passer sa participation dans VE sous les 50 % (elle est alors de 63 %). L'opération doit parachever une stratégie menée de lonngue date : sortir des vieux métiers du groupe pour se concentrer sur la communication. Mais VE, c'est l'ex-Générale des eaux, un groupe qui a arrosé la moitié des communes françaises. Et Henri Pro