«Tout se passe comme si Jean-René Fourtou attendait du nouveau gouvernement un poste ministériel et que, faute de maroquin, on lui ait donné Vivendi à découper», ironise un proche du dossier. De toute évidence, la nomination probable de l'ancien vice-président d'Aventis (fusion de Rhône-Poulenc et de Hoechst) à la tête de Vivendi Universal n'enthousiasme pas les milieux d'affaires. A la retraite depuis mai, Fourtou, 63 ans, n'est pas un professionnel de la communication et des médias. Libéral, il resurgit des réseaux de la droite comme le PDG providentiel, celui dont la mission sera de remettre Vivendi à l'endroit. Avec qui travaillerait-il, et pour poursuivre quel projet ?
Si son arrivée est confirmée, Jean-René Fourtou n'échappera pas à la gestion d'un état-major au bord de la crise de nerfs, avec une bonne dizaine de dirigeants déboussolés par six mois de débâcle financière et boursière. Que feront entre autres Eric Licoys, le directeur général de VU, Guillaume Hannezo, son directeur financier, mais aussi Philippe Germond, le patron de Cegetel, ou encore Agnès Touraine, de la branche édition du groupe ? Pour tous ceux qui ont été le plus près de J2M dans la mise en oeuvre de sa stratégie, la période qui s'ouvre est probablement périlleuse.
Rallier les Américains et calmer les marchés
La première mission du futur PDG, intérimaire ou pas, consistera à faire la paix entre les administrateurs américains et les administrateurs français, qui se sont crispés en deux camps opposés c