Il y a loin de la coupe aux lèvres. Certes, Jean-Pierre Raffarin a égrené, lors de son discours de politique générale prononcé devant l'Assemblée nationale, le chapelet de promesses maintes fois répétées durant les campagnes électorales. Certes, pendant une heure et quinze minutes d'un discours sans relief, le Premier ministre a précisé le calendrier des réformes législatives pour les dix-huit mois à venir (lire ci-contre). En revanche, il n'a pas précisé comment ses promesses, donc celles du président de la République, allaient être honorées. Personne ne sait, peut-être pas même lui, comment le gouvernement pourra à la fois baisser les prélèvements (impôts et charges sociales), augmenter les dépenses de l'Etat (notamment en matière d'emplois dans la police et la justice) et respecter le pacte de stabilité européen. Ce qui n'a pas empêché un admirateur illuminé dont la police taisait l'identité hier soir de tenter de lui remettre à la tribune une coupe gravée à son nom. «La coupe du meilleur Premier ministre», a-t-il assuré à la police. Le quadra anonyme, qui a réussi à tromper la vigilance de la sécurité pour pénétrer dans l'hémicycle, n'en était pas à son coup d'essai. Il s'est vanté auprès des policiers d'avoir fait de même lors de déplacements de Jacques Chirac en province.
Main dans la poche. Cet incident, avec la présence d'Anne-Marie Raffarin et des deux soeurs du Premier ministre dans une tribune du public, fut la seule véritable surprise d'un exercice convenu. La