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Libération

Privatisations: au cas par cas

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publié le 4 juillet 2002 à 0h17

«L'Etat a vocation à se retirer du secteur concurrentiel sauf lorsque des intérêts stratégiques sont en jeu.» «Analyser les projets d'ouverture de capital ou de privatisation au cas par cas, en tenant compte d'abord de l'intérêt des entreprises et de leurs perspectives d'alliance et de développement.»

Le Premier ministre a tout fait pour éviter d'afficher une position idéologique, les privatisations étant le dossier miné par excellence. Il reprend même, grosso modo, la doctrine que DSK puis Fabius avaient forgée pour Jospin : celle de l'Etat partenaire des champions français. Dans cette catégorie, on trouve aussi bien Renault que le Lyonnais, Air France que Thalès ou Thomson Multimedia. Des cessions sont donc attendues. Certaines étaient déjà dans les tuyaux, comme la mise sur le marché de la Snecma. D'autres entreprises sont clairement sanctuarisées : la SNCF d'abord, la Poste ensuite. Entre les deux apparaissent ces entreprises «stratégiques», dont la définition est floue. EADS (armement) en fait certainement partie. Mais est-ce aussi le cas de France Télécom, chargée d'obligations de service public ?

Le Premier ministre a néanmoins lancé un chantier délicat : celui de l'ouverture du capital d'EDF et GDF. Mais il a immédiatement posé les verrous susceptibles de contenir une explosion sociale : EDF et GDF verront certes leur statut transformé, mais l'Etat demeurera majoritaire dans leur capital, et le statut et la retraite des agents actuellement en poste seront garantis. Un