Les Etats-Unis appellent leurs alliés à lutter contre ces Etats «hors la loi» internationale qui, de la Corée du Nord à l'Irak, forment selon George W. Bush l'«axe du Mal». Aujourd'hui, ce sont pourtant les mêmes Etats-Unis qui rallient le camp des «hors-la-loi». Les voilà aux côtés de la Corée du Nord, de l'Irak et d'autres régimes dont le seul point commun est le rejet de la démocratie et des droits de l'homme (de la Chine à la Russie en passant par l'Algérie ou l'Iran) pour mener l'offensive contre la Cour pénale internationale. Et pour, au passage, tenter de torpiller les missions de l'ONU qui maintiennent tant bien que mal un semblant de paix dans des régions ravagées par les guerres et leurs cortèges d'atrocités, de crimes et de génocides, de la Bosnie à l'Angola ou au Timor.
La première puissance mondiale, qui revendique sans état d'âme le «leadership» dans la marche du monde vers plus de liberté et de prospérité, donne ce faisant le pire des exemples. Elle légitime le primat de la force sur le droit et pose le déni de justice en principe universel.
L'immunité totale que les Etats-Unis revendiquent pour leurs combattants sera exigée demain par tous les dictateurs et agresseurs de la planète. La paralysie des opérations de paix dont ils menacent l'ONU, quelles que soient les insuffisances de l'organisation internationale, laissera le champ encore plus libre aux tortionnaires et massacreurs.
Il est dangereux, ce paradoxe d'une superpuissance «impériale» déployant sa puissa