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Libération

Face à Arafat, Israël joue la montre

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L'armée mise désormais sur les Palestiniens pour se débarrasser de lui.
publié le 9 juillet 2002 à 0h21

Jérusalem envoyé spécial

Voeu pieux ou analyse mûrement réfléchie, l'état-major de l'armée israélienne est aujourd'hui persuadé que Yasser Arafat sera écarté du pouvoir d'ici six mois et qu'Israël peut donc s'abstenir de l'expulser des territoires palestiniens. Cette conclusion, le quotidien Ha'aretz l'a présentée hier sur les huit colonnes de sa première page dans un article signé par trois grandes plumes du journal. Elle témoigne du fait que les responsables du renseignement militaire et de l'état-major ont changé leur fusil d'épaule puisqu'ils avaient jusqu'à présent régulièrement plaidé pour l'exil du vieux chef palestinien. Vendredi, le nouveau chef d'état-major israélien, le général Moshé Yaalon, avait encore déclaré au quotidien Ma'ariv : «A Washington, personne ne versera une larme sur lui si nous jetons Arafat dehors.» A présent, une telle opération n'est plus jugée nécessai re. Parce que, selon l'«importante source militaire» citée par Ha'aretz, «il y a de grandes chances pour que le prestige d'Arafat décline d'ici six mois au point qu'il ne pourra plus empêcher l'émergence d'une nouvelle direction pragmatique qui conduira les Palestiniens à un compromis avec Israël».

Deux éléments, le second découlant du premier, poussent les militaires israéliens à parier sur la marginalisation progressive du numéro un palestinien. Le premier, c'est le discours sur le Proche-Orient prononcé le 24 juin par le président américain George W. Bush appelant à sa mise à l'écart. Le second