La France mûre pour les fonds de pension ? Le ministre délégué au Budget, Alain Lambert, a, hier, évoqué l'hypothèse avec gourmandise... avant de la repousser au-delà de 2003 pour cause de restriction budgétaire. Durant la campagne présidentielle, Jacques Chirac s'était prononcé en faveur de «fonds de pension à la française» tout en martelant qu'il ne pouvait s'agir que d'un «complément» à la retraite par répartition. Attention, sujet glissant. Depuis vingt ans, les tentatives pour généraliser les fonds de pension se sont soldées par des échecs retentissants. L'abrogation, par le gouvernement Jospin, de la loi Thomas votée par l'équipe Juppé en 1997 étant le dernier avatar des tiraillements français sur le sujet. Pourtant, il existe bel et bien un fonds de pension en France : la Prefon, instrument de capitalisation réservé aux fonctionnaires. Et cet ovni affiche un rendement généreux : selon la Caisse nationale de prévoyance de la fonction publique, le régime de la Préfon a permis une revalorisation des rentes servies à ses 260 000 affiliés de 62 % en dix ans. Pas là de quoi vaincre les réticences. De l'avis des adversaires de la capitalisation, ce qui fait le bonheur de quelques-uns pourrait faire le malheur de la collectivité. Plutôt que d'augmenter les salaires, les entreprises pourraient préférer rémunérer leurs salariés en abondant des fonds investis pour partie en actions. Il en résulterait une «vampirisation» de la masse salariale, qui sert d'assiette au calcul des co
Dans la même rubrique