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Analyse

Les limites de l'autorégulation

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Les contrôles doivent être renforcés pour éviter les dérives.
publié le 10 juillet 2002 à 0h21

Après l'engouement presque inconsidéré pour les marchés financiers au moment de la bulle Internet, voici venu le temps des scandales et de la défiance. Suffira-t-il, comme le suggère Bush, de punir quelques patrons aux pratiques véreuses et de resserrer des boulons législatifs pour que les investisseurs retrouvent confiance ? Pas sûr. Car c'est toute une mécanique qui s'est grippée. Et nombreux sont donc ceux qui estiment qu'un retour de confiance n'est concevable que si intervient une réforme d'ensemble. Tant aux Etats-Unis qu'en Europe.

Deux normes concurrentes. L'un des plus gros enjeux porte sur les normes comptables. Celles-ci sont en effet essentielles au capitalisme. Le sujet est rébarbatif mais l'actualité a contraint un certain nombre d'Etats ­ l'Espagne et la Grèce dernièrement ­ à renforcer leur réglementation. «Dans l'émergence du secteur Internet, les défis posés à la comptabilité ont été nombreux, car la valeur de ces sociétés était fondée avant tout sur des actifs immatériels. Tout était difficile à quantifier, explique Nicolas Verron, coauteur d'une étude sur le sujet (1). La comptabilité n'a pas su s'adapter à ces nouveaux métiers.»

Le débat est d'autant plus compliqué que deux normes comptables se font concurrence. La première, IFRS (International Financial Reporting Standards), à vocation mondiale, est en voie d'harmonisation au niveau européen : la définition et l'application des règles y sont encadrées d'assez près par les Etats. La seconde, américaine, la